Après 40 jours perdus dans la jungle, quatre enfants âgés de 1 à 13 ans ont été retrouvés vivants a annoncé le président colombien Gustavo Pedro. C’est vendredi dernier que les enfants ont été secourus par les sauveteurs qui ont passé plus d’un mois à les rechercher activement après que l’avion qui les transportait se soit écrasé au milieu de la jungle, tuant leur mère, le pilote et le copilote. Retour sur cette nouvelle miraculeuse qui redonne de l’espoir à un pays tout entier.
Des chances de survie estimées très minces après un tragique accident
Le 1er mai dernier, une mère de famille, Mucutuy Valencia et ses quatre enfants (Lesly-13 ans, Soleiny- 9 ans, Tien Noriel- 4 ans et Cristin-11 mois) embarquent à bord d’un petit avion Cessna 206 appartenant à la compagnie aérienne Avianline Charters. Accompagnée du pilote, Hernando Marcia Morales et de son copilote, le leader indigène Herman Mendoza, la petite famille se prépare alors pour un trajet de 350km au-dessus de la jungle amazonienne en partance d’Araracuara et en direction de San José del Guaviare où ils devaient retrouver le père des enfants.
Toutefois, après quelques minutes de vol alors qu’ils sont à 175km de leur destination, le pilote signale une anomalie au niveau du moteur puis l’avion disparaît des radars. Des équipes de recherches aériennes sont alors déployées et la carcasse de l’avion n’est retrouvée que 15 jours plus tard. Les corps sans vie des trois adultes sont alors retrouvés sur le lieu du crash mais les enfants restent introuvables.
Des recherches baptisées « Opération Espoir »
Suite au crash et face à l’absence ces corps des enfants, plus de 350 personnes (150 soldats et 200 bénévoles indigènes) participent alors à leurs recherches même si l’espoir de les retrouver vivants s’amenuise de jour en jour. Interrogés, leur père et leur grand-père sont néanmoins confiants puisqu’ « ils ont l’habitude de la jungle » selon leur grand-père. Menés par leur grande sœur, Lesly âgée de 13ans, les enfants ont survécu en se nourrissant de farine trouvée dans l’avions, de plantes, de graines, de racines, de fruits et de nourriture larguée par les forces armées. Ce sont les restes de cette alimentation survivaliste, des couches, des ciseaux mais aussi les abris de fortune qu’ils ont construit qui ont par ailleurs aidé les sauveteurs à les retrouver.
Lorsqu’ils sont retrouvés à 5km du site du crash, les enfants étaient fortement amaigris et faibles, mais bien vivants. Ce sont d’ailleurs des messages envoyés via les kits de survie largués par les hélicoptères de recherche qui ont facilité leur recherche puisque les messages les incitaient à ne plus se déplacer.
Une fois retrouvés, ils sont alors acheminés dans un hôpital militaire de Bogota en avion médicalisé. Qualifié de « jour magique », de « miracle », et de « joie pour tout le pays » par le président colombien, le jour où les quatre enfants ont été retrouvés a suffi pour redonner de l’espoir à un pays tout entier.
Une communion avec la nature récompensée
Cet exemple de survie et l’opération baptisée pour les retrouver fait la fierté du père des enfants qui se réjouit : « Comme peuple indigène, nous avons montré au monde ce dont nous étions capables. Nous avons trouvé l’avion, nous avons trouvé les enfants ».
L’Organisation nationale des peuples indigènes de Colombie se félicite également de ce miracle : « la survie des enfants est la démonstration de la connaissance et de la relation qu’entretiennent les indigènes avec la nature ». Sans leur connaissance de la jungle, les enfants n’auraient sans doute pas survécu, preuve que la communion des indigènes avec la nature est bénéfique et que ce respect ancestral envers leur environnement leur a valu cette récompense inestimable.