Bonne nouvelle pour la faune marine du Pacifique: une dizaine de marsouins du Pacifique ont été observés au mois de Mai au large du Mexique par l’organisation Sea Sheperd. Cette espèce en voie d’extinction est endémique au Golfe de Californie, au large du Mexique, et leur observation s’est faite de plus en plus rare ces dernières années.
Pour cause, le braconnage et les filets des pêcheurs de Totoaba dans lesquels sont régulièrement pris ces cétacés d’à peine 1.5m. Cette dizaine de marsouins du pacifique pourrait ainsi redonner espoir à cette espèce en danger critique d’extinction.
De l’espoir pour les marsouins du Pacifique
Alors qu’on comptait 6 individus de marsouins du Pacifique en 2019, l’organisation de protection des écosystèmes marin et de la biodiversité marine vient de publier un rapport sur leur dernière expédition scientifique menée entre le 10 et le 26 mai dans le dernier habitat du plus petit cétacé du monde.
Cette expédition scientifique menée dans une zone du Golfe de Californie où la pêche est désormais interdite a permis d’observer une dizaine de « vaquitamarina » (petite vache marine), surnom mexicain donné à ce cétacé mesurant à peine 1.5m pour 55kg.
Selon le rapport publié par Sea Sheperd, « Nous estimons que les observations portaient sur un ou deux petits et qu’il y avait 76% de probabilité que le nombre total d’animaux observés, y compris les petits, soit compris entre dix et treize individus. Cette estimation est approximativement la même que celle d’octobre 2021. Tous les individus observés en 2023 avaient l’air en bonne santé ». Rappelons qu’en 2017, une étude menée par des chercheurs avait confirmé la présence d’une trentaine de marsouins du Pacifique dans la même zone.
Aujourd’hui, cet effectif est divisé par trois compte tenu des menaces qui pèsent continuellement sur son habitat, le Golfe de Californie, classé par l’UNESCO à sa liste du patrimoine mondial en péril depuis 2019. Cette estimation d’une dizaine de spécimens est d’ailleurs considérée comme le « nombre minimum de vaquita restant dans la population actuelle » toujours selon le rapport de Sea Sheperd.
Victime collatérale de la pêche illégale et du braconnage
Outre la destruction de son habitat, le braconnage fait partie des principales menaces qui pèsent sur les marsouins du Pacifique. En effet, ces petits cétacés sont dotés d’une ‘vessie-nageoire’ dont le kilo se négocierait à 8000$ en Chine en raison de ses prétendues vertus médicinales.
Mis à part le braconnage qui en découle, le vaquita est également une victime collatérale de la pêche illégale du Totoaba, un grand poisson argenté dont la vessie natatoire se négocie au marché noir asiatique à 20.000$ le kilo, toujours pour des prétendues vertus médicinales. Les filets dérivant utilisés par les contrebandiers pour pêcher illégalement le Totoaba viennent alors prendre les marsouins du Pacifique au piège.
Face à cette situation et face au déclin alarmant de l’espèce, la communauté internationale continue de faire pression sur le gouvernement mexicain pour que les mesures de protection à son encontre soient renforcées. Ainsi, pour dissuader les pêcheurs de lancer leurs filets dans la zone désormais protégée où la dizaine de marsouins du Pacifique a été observée, la marine mexicaine y a placé des blocs de béton dotés de tiges.