Les seniors sont particulièrement exposés au risque de chute. Cet accident de la vie courante survient principalement à domicile et plus précisément dans les lieux « à risques » comme la cuisine et la salle de bain. Les personnes âgées d’au moins 65 ans et celles de plus de 80 ans en sont les principales victimes.
Les causes de ces chutes sont multiples. Elles peuvent être liées aux caractéristiques de l’individu (altération des capacités motrices, déficits visuels et auditifs, hypotension orthostatique, etc.), à ses comportements (malnutrition, consommation d’alcool ou sédentarité) ainsi qu’à son environnement comme un escalier dangereux, des fils électriques qui traînent ou des revêtements de sol glissants.
Loin d’être anodines, les chutes chez les personnes âgées peuvent occasionner des troubles psychologiques (peur de tomber à nouveau) ainsi que de graves traumatismes physiques comme une fracture du col du fémur ou des hématomes intracrâniens. Des blessures particulièrement graves peuvent même entraîner le décès de la victime. Pour prévenir ces situations dramatiques, diverses solutions de détection de chutes ont été développées.
Quelles sont les solutions pour détecter la chute d’une personne âgée ?
À ce jour, il existe trois types de technologies de détection de chutes, chacune d’entre elles présentant des avantages et des inconvénients. Avec un coût mensuel de l’ordre de 30 euros, les capteurs accélérométriques comptent parmi les solutions les plus accessibles. Généralement intégrés dans un bracelet, un médaillon ou des chaussures, ces dispositifs détectent les chocs lors d’un mouvement d’accélération subite ainsi que l’immobilité qui s’en suit. Très réactifs, ces systèmes de détection de chutes déclenchent l’alerte, en moyenne, 1 minute après avoir constaté la moindre anomalie. En outre, ces solutions présentent l’avantage de fonctionner en permanence dans la maison comme à l’extérieur. Résolument pratiques, ces outils de détection de chutes démontrent toutefois certaines limites. En premier lieu, les capteurs accélérométriques ne déclenchent des alertes qu’à l’occasion de chutes lourdes (rapides et brusques) et se révèlent insensibles aux chutes molles qui se font en douceur. Par ailleurs, ces objets ne sont efficaces que lorsqu’ils sont portés, ce qui peut s’avérer contraignant pour les personnes concernées. Enfin, de fausses alertes peuvent être engendrées dans la détection de mouvements.
Contrairement aux capteurs accélérométriques, la téléassistance active n’implique pas le port permanent d’un médaillon, d’une montre ou de tout autre objet connecté. Discret, ce système intelligent se base sur l’installation stratégique de différents capteurs de mouvements au sein de l’habitation du sénior. Ces capteurs permettent de suivre la routine journalière du parent âgé. Sachez toutefois que la téléassistance active ne détecte pas à proprement parler les chutes mais les anomalies éventuelles avant qu’elles ne deviennent critiques. En outre, la réactivité de ce système connaît des limites. En effet, c’est l’immobilité prolongée de la personne âgée qui déclenche une alerte. Ainsi plusieurs minutes voire plusieurs heures peuvent s’écouler avant que les aidants soient alertés. Les chances d’être secouru au plus vite sont ainsi réduites. En outre, la présence d’un animal de compagnie se déplaçant dans l’habitat suffit à fausser le système. Enfin, cette solution est également onéreuse puisqu’elle nécessite un abonnement mensuel de 50 €.
Enfin pour prévenir les chutes des séniors, il est possible de recourir à des capteurs vidéo. Le procédé consiste à introduire des caméras dans chaque pièce du domicile de la personne âgée. Grâce à une reconstitution en 3D des pièces du domicile du sénior, les chutes lentes ou brutales sont détectées. Les alertes émises, sont automatiquement traitées par un service dédié. Celui-ci effectue une levée de doute visuelle et auditive grâce au système. Si la chute est confirmée, les aidants désignés sont immédiatement alertés. Bien qu’attractive, cette solution de détecteur de chutes peut se révéler particulièrement intrusive. En effet, l’installation de caméras dans toutes les pièces d’un habitat, y compris dans la salle de bain, peut être perçue comme une atteinte à la vie privée de l’habitant puisque ses faits et gestes sont observés et enregistrés via une plateforme de vidéo-vigilance. Par ailleurs, ce dispositif s’accompagne d’un tarif prohibitif pour les particuliers. C’est la raison pour laquelle, ce système est principalement répandu dans les établissements spécialisés comme l’Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes).